Par une soirée tranquille

Quand j'avais 13 ans, je distribuais des journaux le soir sur une route longeant le fleuve Amstel, direction Amsterdam.
C’est le côté "riche" de l'Amstel, les marchands du 17eme siècle ont construit des belles demeures et je passais deux de ses manoirs:
 
Le 'Oostermeer', où je mettais un journal dans la boite à lettres et regardais par le portail somptueux vers le jardin baroque. En été,
il y avait des flamants roses et je m’étonnais de l'énorme puissance croissante des plantes tropicales sur la digue.
Le 'Wester-Amstel' semblait désert, le jardin en friche, plein de cerfeuil sauvage. Le long du fossé il y avait un chemin avec une
coupole à thé et des statues classiques, haut sur des piédestaux. Le domaine se trouve sur une partie désert de ma route et
j'avais hâte de voir les statues. Je leurs racontais ce que je vivais,le temps longue, contre vent et pluie, c’étais si comme ils m’attendais.
A l’automne un main invisible leur mettait une protection avec de la paille entouré des planches.
Mon chemin semblais plus solitaire.

En visite en hiver à Herrenhausen, près d’Hannovre, le crépuscule descendait très vite sur le jardin, j’avais le même impression,
les statues pouvait commencer vivre leurs vies à eux.

La série « Par une soirée tranquille » se présente comme des fenêtres dans un couloir de feuilles de lierre.
Tirages en oléo-bromure et passepartouts en papier argentique.